La sixième manche du Championnat de Belgique de Motocross Oldtimers (BOTC) s’est déroulée à Lille le week-end dernier. Ce qui est d’habitude une fête en l’honneur des sports moteurs d’antan, a plutôt revêtu, en ce jour, les saveurs d’une douche froide. Seulement 71 pilotes se sont présentés au départ. Plusieurs catégories, dont les jadis très fréquentées “Twinshocks” (photo ci-dessus), se sont retrouvées en sous-effectif. Cela ne nous paraît plus être une coïncidence, mais plutôt un signal alarmant.
Le motocross vintage fait partie intégrante du paysage du motocross belge depuis de nombreuses années. Un mélange unique de sport, d’héritage et de camaraderie. Mais aujourd’hui, force est de constater que cette tradition est, plus que jamais, dangereusement mise à l’épreuve.
Joël Smets a aussi déjà participé à des événements oldtimers, comme ici, à Dessel.
Les fédérations s’efforcent, depuis des années, d’offrir aux séries oldtimers, des places de choix dans les calendriers. Mais même pour les fédérations, tout a ses limites. Organiser des courses coûte de l’argent, beaucoup d’argent. De l’assistance médicale au chronométrage en passant par les autorisations aux bénévoles : les coûts sont invariables, mais les participants viennent à manquer. Avec des taux de participation aussi faibles qu’à Lille, cela devient financièrement insoutenable. Même la tenue, ou non, du bal annuel des champions dépend directement du nombre des pilotes qui participent chaque année au Championnat de Belgique de Motocross Oldtimers.
La croissance du Motocross Vintage semble révolue
Ceux qui regardent les choses en face le ressentent depuis un certain temps. Le nombre de pilotes vintage actifs est en baisse. Après des années de croissance, les nombres de pilotes présents dans les séries, sont de plus en plus souvent inférieurs au minimum requis. En coulisses, le doute s’installe dans les clubs et les fédérations : vaut-il encore la peine d’admettre les pilotes oldtimers et leurs machines vintage derrière les grilles de départ ?
Ivan Van Den Broeck en piste à Moresnet.
Cet article se veut donc être un signal d’alarme, lancé maintenant à tous ceux qui aiment ce sport, envoyé vers les pilotes qui disent qu’ils « reviendront certainement l’année prochaine », lancé vers les propriétaires de belles machines qui dorment dans leurs garages, envoyé à l’attention de tous les fans qui ont applaudi l’atmosphère unique du motocross vintage, mais qui s’en détournent aujourd’hui.
Harry Everts lors du motocross oldtimers à Haacht il y a quelques années.
Ceux qui souhaitent préserver l’héritage de notre sport sont appelés ardemment à se lever maintenant. Venez rouler. Venez soutenir. Venez nous aider. Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons renverser la vapeur.
Veterans 60+
Par ces mots, nous souhaitons également lancer un appel chaleureux afin d’alimenter la nouvelle série Veterans 60+ de la VMCF. Cette série sera intégrée dans le programme vintage lors de chaque journée sportive du BOTC organisée en collaboration avec la VMCF. Dans nos pays voisins, cette série a rencontré un énorme succès en peu de temps et nous pouvons, ensemble, en faire autant dans notre pays. La règle est simple : il faut avoir au moins 60 ans et le choix de la moto est libre. Pour reprendre les mots de Clouseau, « Rejoignez-nous et dansez ».
Le Comité technique du BOTC lance donc cet appel à tous ceux qui soutiennent et s’intéressent au Motocross Vintage : On est sur le fil du rasoir et il est minuit moins 5 minutes !
Photos: Danny Hermans, Gino Maes, Manu Jacques
