Cette catégorie de machines de cross est aussi parfois appelée “youngtimers” ou “modern classics” ! Il s’agit des motos de cross produites entre 1991 et 2005. Ces bêtes de courses sont de plus en plus populaires dans le domaine du motocross vintage. Pourquoi ? Essayons d’y voir plus clair !

Ces machines sont celles qui s’alignent derrière les grilles de départ de événements les plus illustres en matière de motocross vintage, tels les VMXdN de Foxhill, Farleigh Castle Vets MX, ou encore le Dubya World Vet Championship à Glen Helen !  Depuis quelque années, elles s’infiltrent partout, s’invitent également dans les compétitions vintage nationales et plaisent beaucoup au public. Il semble que les organisations concernées optent aussi parfois exclusivement pour ces machines à moteurs à deux temps. Elles sont communément appelés les “EVO”, mais elles sont en réalité des “ultra-EVO”.

Pourquoi sont-elles si populaires ?

Tout d’abord, en termes de technologie, ces motos sont très proches des machines de cross modernes d’aujourd’hui. Elles sont aussi très fiables, relativement accessibles sur le marché des occasions et faciles à entretenir. On ne peut pas dire qu’il s’agit de motos véritablement anciennes, car elles sont toutes équipées du mono-amortisseur, de la fourche inversée, du refroidissement liquide et de freins à disques, comme les machines actuelles. Elles sont également capables de performances très proches des machines actuelles !

C’est pourquoi, ces bécanes sont de plus en plus populaires. Dans les compétitions citées plus haut, il faut jouer des coudes pour s’inscrire et obtenir une place derrière la grille. Lorsque les inscriptions sont ouvertes, ça se passe à la vitesse de l’éclair et toutes les places sont prises en l’espace de quelques heures.

Un autre point est que ces machines sont disponibles en abondance sur le marché de l’occasion. Elles ont été remisées dans nos granges durant les années 90 et depuis, on les redécouvre et elles connaissent véritablement une seconde vie ! Lorsqu’elles sont mises en vente, elles sont encore relativement abordables. De plus, les pièces détachées sont encore très disponibles chez les concessionnaires des marques courantes et parfois refabriquées, ce qui rend la maintenance de ces machines assez facile.

Cadre aluminium ou pas ?

Certaines marques sont passées aux cadres en aluminium vers la fin des années 90. Fin des années 80, on les avait vus apparaître sur des prototypes en GP (la Yamaha YZM500 par exemple, photo ci-dessous en démo à Orp / Jacky Vimond), mais il semble que des obstacles techniques ont retardé l’apparition de cette technologie sur les machines de série. C’est Honda, qui a proposé un cadre en aluminium dès 1997 sur ses CR250 (ci-dessus), ce qui fut une véritable révolution. Chez Kawasaki, les machines deux-temps ont conservé leur cadre en acier jusqu’en 2008, date à laquelle la production deux-temps a cessé. Pareil chez Suzuki, qui a gardé les cadres en acier sur ses RM jusqu’en 2008. Quant à Yamaha, la décision fut prise de passer au cadre en aluminium à partir de 2005.

Pas de 4 temps en ultra-EVO ?

Bien que les moteurs quatre-temps soient revenus au devant de la scène du motocross mondial au tournant du siècle, aucune organisation n’est disposée à les incorporer dans les catégories “ultra-EVO”. La raison en est évidente ! C’est le statut de culte envers le moteur deux-temps qui prévaut. Les moteurs deux-temps sont extrêmement populaires dans le monde entier et nous pouvons remercier KTM et Yamaha (photos ci-dessous KTM SX360 1997 et YAMAHA YZ250 2008) d’avoir continué à investir dans cette technologie depuis le milieu des années 90 et même dans les années 2000.

EVO, Super-EVO ou Ultra-EVO selon quels critères ?

Les trois sous-catégories sont reprises sous le label « EVO », mais selon l’ajout des particules « Super » ou « Ultra », elles se voient attribuer une certaine tranche d’âge. Elles sont parfois également appelées « EVO-plus » et sont en réalité toutes des machines « Super-EVO », jusqu’à l’année de fabrication 2002 incluse.

• EVO (Evolution)
  • Années de construction: ca. 1980–1984
  • Caractéristiques: Ces motos marquent la transition entre les motos classiques à double amortisseur et les modèles plus modernes à mono-amortisseur. Elles sont souvent déjà équipées d’un seul amortisseur arrière (début des années 80), parfois encore de moteurs refroidis par air et de freins à tambour (parfois un frein à disque à l’avant).
• Super-EVO
  • Années de construction: ca. 1985–1990
  • Caractéristiques: Les motos de cette catégorie sont souvent déjà refroidies par eau et équipées de freins à disques (à l’avant et à l’arrière). Le châssis et la suspension commencent à ressembler davantage aux modèles actuels.
• Ultra-EVO
  • Années de construction: ca. 1991–2005
  • Caractéristiques: C’est la dernière période correspondant à des motos considérées comme « vintage ». Elles sont souvent dotées de systèmes de suspension plus sophistiqués et d’un look tout à fait moderne, tout en restant bien distinctes des machines du nouveau millénaire. Pour faire simple, on peut dire que ces motos ont 20 ans ou un peu plus.

Texte VF: Manu Jacques / Photos: archives MXV et Manu Jacques