C’est une bien triste nouvelle pour le Motocross belge et, à vrai dire, une véritable onde de choc. L’AMC Eau Noire Nismes de Claude Danis renonce à son Festival du Motocross, qui devait se tenir sur deux jours, lors du WE des 7 et 8 septembre. Le malaise est profond et implique de nombreuses questions et conséquences. Essayons d’y voir un peu plus clair.
Il faut bien parler d’annulation … ce mot tellement douloureux, qui a déjà circulé maintes fois au cours de ce printemps et s’il ne fallait en rappeler qu’une seule, ce serait celle du WE de Moresnet, qui fut un véritable crève-cœur. Mais cette fois, trêve de liens avec la météo, les raisons sont bien différentes.
D’abord concrètement, pour notre Championnat de Belgique de Motocross Oldtimers (BOTC), c’est la journée du samedi 7 septembre qui est impactée. Comme l’année passée, ce tracé légendaire devait être un des points culminants de cette saison 2024. Cela ne veut pourtant pas dire que la date doit être déjà rayée du calendrier, car vu les annulations du printemps, une autre organisation victime de la météo pourrait encore être reconduite et retrouver place au calendrier à cette date devenue vacante.
Mais revenons au Motocross de Nismes. Ce n’est pas non plus un problème de voisinage ou d’obtention des autorisations indispensables. Claude Danis, Président de l’AMC Eau Noire Nismes, à qui on doit des événements majeurs, qui ont forgé la légende de notre Motocross Belge d’antan (entre autres le MXDN de 1997 sur ce même Circuit Saint-Joseph de Nismes), nous parle des difficultés grandissantes pour trouver une véritable relève auprès des plus jeunes, notamment au sein de son organisation. Un des obstacles semble être est le manque de volontaires indispensables pour préparer le circuit et comme Claude est un perfectionniste, on peut comprendre un certain désarroi.
Malgré les efforts de ces dernières années, le Motocross tarde à reprendre la place qui lui est due auprès des jeunes, à éveiller suffisamment de nouvelles passions, à générer les paires de bras indispensables pour construire un nouveau présent, ce qui est un comble alors que nos jeunes pilotes reprennent le pouvoir au niveau mondial en MX2 !
Aussi, alors que la FMB BMB tente de remettre un Championnat de Belgique de Motocross, digne de ce nom, sur pieds, comment expliquer que des organisations différentes, qu’elle abrite sous sa juridiction et dans son propre calendrier, se retrouvent en concurrence, dans la même région d’une si petite Belgique et aux mêmes dates ! Vu de l’extérieur, c’est à n’y rien comprendre. Tout avait pourtant bien commencé avec le retour du Motocross du Doudou sur le Circuit du Bois Brûlé les 27 et 28 avril derniers ! Désormais, en ce qui concerne Ce Championnat de Belgique tant attendu, c’est un sacré revers.
Et puis, pourquoi malmener, à ce point, ce dernier joyaux de notre Motocross d’antan ? Après avoir perdu les monuments tels Namur, Kester, Borgloon, et bien d’autres circuits … ? Le Circuit Saint-Joseph de Nismes est une légende, un héritage à raconter, à préserver et à transmettre ! Le 1er motocross s’y est tenu en 1964. Un premier GP en 1984 – Le MXDN en 1997 avec Notre Victoire Belge saluée par toute la Nation – Un autre GP en 1999 !
Ensuite, après 1999, rappelons que le Circuit Saint-Joseph s’est endormi durant 19 longues années. Ce fut une première longue période de silence, presque d’oubli. Mais, un premier miracle s’est produit. Le Motocross de Nismes a heureusement retrouvé sa piste en 2018 et en 2019 grâce à l’AMPL. Le Club a pu retrouver ses marques et sa motivation. Ensuite en 2021, 2022 avec Clément Desalle (#25) en démonstration, puis 2023 avec l’ajout du BOTC le samedi et Mattéo Puffet (#41) en vedette le dimanche, le tout marquant le retour de l’épreuve prestigieuse et de son tracé de légende sur la scène internationale.
Vient alors 2024 et … nous en sommes là ! Une nouvelle période de silence ? A nouveau l’oubli ? Le risque est bien là … Pour combien de temps ? Tel un Phénix, le Circuit Saint-Joseph renaîtra-t-il encore de ses cendres ? Espérons et croisons les doigts. Bonne route Claude ! Et Merci pour tout !
Textes et photos: Manu Jacques